A l'origine le couvre-bock Nous
sommes en Allemagne, fin XIXème. Le tenancier apporte
la bière. Une petite
assiette en porcelaine, parfois en étain,
accompagne le bock et permet de protèger le
précieux liquide, tout comme le couvercle des antiques chopes.
Les
assiettes laissent rapidement la place à des soucoupes
: en
bakélite ou en tôle, certaines supportent de véritables
compteurs. D'autres sont gravées d'un prix : à
chaque tournée, la soucoupe est changée pour indiquer
le total dû. Plus simplement, les soucoupes sont empilées,
autant de soucoupes que de bières bues. Le matériau
des soucoupes évolue, de l'éponge
(1892) pour absorber les liquides au caoutchouc (1898) pour absorber...les
chocs !
Mais parallèlement se développe
l'ancètre
du sous-bok : quelques balbutiements
vers 1850, des brevets à
partir de 1892, un premier sous-bock en 1900. Puis apparaissent vers
1903 les premières séries de "ronds de carton absorbants
destinées aux brasseurs", à
l'initiative d'un industriel soucieux de recycler (déjà !)
ses déchets de
bois.
La fin de la soucoupe est annoncée :
chères à fabriquer, finalement moins pratique que le sous-bock,
les
soucoupes disparaissent dans les années 30.
D'utilitaire,
le sous-bock devient rapidement publicitaire. Dans
les années 30, le sous-bock est imprimé par typographie (d'où
les
reliefs) sur
une face et en une couleur.
Il est l'Ambassadeur et fait partie intégrante de la stratégie publicitaire
de la Brasserie : appel aux meilleurs graphistes, repiquages
avec des messages commerciaux, apparition de séries (1950)...
Techniquement,
la typographie perdure jusque dans les années 60 puis l'offset
prend peu à peu le relais. Les premiers sous-bocks
sont ronds, les sous-bocks
carrés
ou rectangulaires apparaissent
dans les années 40. La tendance couleur grisâtre
est due à la présence massive de bois et
il faut attendre les années 60 pour que le sous-bock blanchisse,
grâce à une couche de cellulose, très aborbante de surcroît.
Plus ou moins comprimés à la fabrication, des
sous-bocks atteignent 5mm d'épaisseur pour moins de
2mm en standard.
La signature de l'imprimeur donne des
indications précieuses sur la datation du sous-bock. Liebenguth
(Strasbourg, avant guerre), JP Nuss, KUK france, Jacquemin 88
Sainte Marguerite ou Jacquemin
Sainte Marguerite (cartonnerie
dont le siège est situé près
de Saint-Dié dans les Vosges) (
1950-60), sont des imprimeurs
réguliers des sous-bocks Champigneulles.
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